Nos voies les plus importantes sont nos voies respiratoires

Pour une meilleure qualité de l’air à Bruxelles?
Fabrication & Transformation
|
17 septembre 2018

Pascal Smet, ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics, ne laisse planer aucun doute : «Nos voies les plus importantes sont nos voies respiratoires». Le fait est que le gouvernement bruxellois veut intensifier la lutte contre la pollution atmosphérique, entre autres en interdisant les véhicules diesel à partir de 2030. À plus long terme, il se pourrait que les véhicules à essence soient eux aussi interdits en ville...

Air Liquide considère aussi l’amélioration de la qualité de l’air comme une priorité importante et a mis en œuvre plusieurs initiatives dans ce domaine. «Le ministre souhaitait que nous lui indiquions comment nous pouvions aider à améliorer la qualité de l’air en région bruxelloise», précise Joachim Comer, District Manager chez Air Liquide. «Nous l’avons donc invité à notre bureau afin de lui présenter nos principales initiatives.»

Des alternatives incertaines

Lorsqu’une ville comme Bruxelles fait la transition vers l’hydrogène comme source d’énergie pour les bus et les taxis, les émissions de particules fines et de CO2 peuvent être fortement diminuées. «En soi, cela fonctionne aussi avec les véhicules électriques ordinaires fonctionnant sur batteries, mais uniquement à condition que l’énergie électrique avec laquelle les véhicules sont chargés provienne de sources durables, comme l’énergie éolienne ou solaire», explique Joachim Comer. «Sans cela, nous ne faisons pas beaucoup mieux que de déplacer le problème du CO2.» L’énergie atomique en finit avec ces problèmes mais crée de graves problèmes environnementaux à long terme et comporte en outre des risques considérables.

D’autres points d’attention concernant les véhicules électriques sur batteries sont l’autonomie limitée et les longs temps de chargement. Il semble à cet effet que le prix des batteries va augmenter en raison du risque de pénurie de cobalt. Pour finir, la production de batteries –de par l’extraction des métaux rares qu’elles contiennent– constitue une importante nuisance environnementale supplémentaire.

Blue Hydrogen

L’hydrogène, en revanche, peut provenir intégralement de sources d’énergies renouvelables –nous parlons alors de Blue Hydrogen– qui offre déjà une autonomie de 500 km. Si nous agrandissons le réservoir d’hydrogène et/ou que nous augmentons la pression, l’autonomie peut encore augmenter de manière significative. De plus, faire le plein prend moins de cinq minutes. » Il n’est donc pas étonnant que – hormis Bruxelles – d’autres villes réfléchissent aussi ouvertement à la transition vers l’hydrogène. À Anvers, un certain nombre de bus roulent déjà à l’hydrogène dans la ville et le fabricant de bus Van Hool a récemment enregistré une commande pour 40 bus à l’hydrogène qui seront mis en circulation à Cologne et Wuppertal.

«Le ministre Pascal Smet nous a demandé de développer une étude de faisabilité pour que le parc de véhicules de la STIB –la société en charge des transports publics à Bruxelles– roule à l’hydrogène. Nous lui soumettrons bientôt un rapport détaillé à ce sujet.»

«Les nouvelles technologies basées sur les carburants propres améliorent la qualité de l’air. L’hydrogène est justement un carburant propre qui offre depuis peu à Bruxelles la possibilité de faire le plein rapidement. Nous continuons à suivre de près les développements afin de vérifier comment la technologie peut contribuer à l’amélioration de la qualité dans l’environnement urbain», déclare Pascal Smet, ministre de la Mobilité et des Travaux publics de la Région de Bruxelles-Capitale.

Le coût associé

«L’hydrogène comporte un inconvénient, à savoir le coût d’une station-service. Tant qu’il n’y aura pas un nombre suffisant de véhicules qui viendront faire le plein, ce coût sera difficile à amortir. Mais on peut aussi se poser la question suivante: «combien de maladies et de décès prématurés pourront être évités si l’on parvient à réduire considérablement la pollution atmosphérique grâce à ces stations-services?», poursuit Joachim Comer. «À cet égard, il est important de savoir que l’OCDE –l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques– affirme que, sans contre-mesures drastiques, la pollution de l’air constituera d’ici 2050 la principale source de décès prématuré. Et attendu que les coûts de notre système de santé augmenteront fortement, nous devons nous demander s’il ne vaut pas mieux –d’un point de vue économique et moral– que nous consacrions ces coûts à la prévention, afin de pouvoir éviter le développement de ces maladies et des décès prématurés. 

Les poumons de la Ville

Pour finir, le projet «Poumons de la Ville» a également été discuté avec le ministre. Il s’agit d’un système de purification de l’air perfectionné, qui filtre les particules fines de l’air. En ce moment, un projet pilote est en cours dans le centre-ville d’Eindhoven.

Contactez Roy Van Son pour en savoir plus.

 

Partagez